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mercredi 23 mars 2022

Aurélien Bouly - Okun (Jazz Family)

 Aurélien Bouly - Okun (Jazz Family)

Le guitariste parisien Aurélien Bouly présentera le 02 Avril prochain Okun, un album brulant, énergique et coloré mêlant les sonorités magnétiques de la musique afro-cubaine à un jazz contemporain métisse, nourri de groove et de notes manouches. Fruit d'une fusion singulière entre l'univers musical d'Aurélien (hanté par le jeu des géants Georges Benson, Django Reinhardt ou encore Pat Martino) et l'héritage culturel du batteur originaire de la Havane, Lester "El Camaleon" Alonso Vazquez (élevé entre autre aux rythmes de la rumba et de la salsa, mais surtout imprégné par la santeria), Okun nous invite au voyage et au lâcher prise, bousculant les frontières et brouillant les pistes. Frais, dépaysant et mystique, le disque aligne des reprises de standards absolus passés à la postérité du latin jazz, dont "Song for my father" d'Horace Silver ou "Besame mucho" de Consuelo Velazquez et s'attarde sur une relecture caribéenne de "La Marseillaise" de Rouget de Lisle. Deux compositions du guitaristes figurent également au programme, dont l'hypnotique "Misterio Divino", qui me fait songer sans trop savoir pourquoi au vibrant "Like It Is" de Yousef Latif.

Belle découverte.


jeudi 9 août 2018

Animanz And Juanita Euka - Exotic Other (Single) (Tru Toughts)

Animanz And Juanita Euka - Exotic Other (Single) (Tru Toughts)

La formation alternative world londonienne Animanz, secondée par la chanteuse congolaise Juanita Euka, nous présentera le 28 Septembre prochain sur Tru Thoughts, son premier opus baptisé Exotic Other, album de 13 pistes festives mêlant avec un goût prononcé pour le psychédélisme, des sonorités afro-latines et funk héritées des années 60 et 70. Le premier single au titre éponyme est disponible depuis le 25 Juillet dernier, il exprime la diversité affichée d'un groupe singulier, qui bouscule joyeusement ses influences rumba, cumbia et merengue, sa posture punk et sa vigueur electro-funk...

vendredi 8 décembre 2017

Bumba Massa - V70 (Cantos Music/Pias)

Bumba Massa - V70 (Cantos Music/Pias)

Le chanteur congolais Bumba Massa, vétéran emblématique de la rumba zaïroise nous présente V70, un nouvel opus enregistré à Paris qui célèbre sa 54ième année de carrière. Déclarant humblement que "sa voix est comme le bon vin : plus elle vieillit, meilleure elle est”, l'artiste septuagénaire combine avec toujours autant d'aisance et d'élégance, les couleurs latines de la Havane aux rythmes sulfureux de Kinshasa. Depuis la formation de son premier groupe en 1963 nommé Cubana Jazz, son projet Kékélé pensé par l'illustre Ibrahim Sylla en 2000 et bien sûr son passage dans l'OK Jazz du prolifique Franco Luambo, Bumba n'a eu de cesse de mélanger les genres, flirtant avec la salsa cubaine, le kwasa kwasa, le zouk et la fameuse rumba congolaise, fruit d'un étrange aller-retour de l'histoire entre les Caraïbes et l'Afrique dans les années 30.



jeudi 20 octobre 2016

Urgent Jumping! - East African Musiki Wa Dansi Classics 1972 - 1982 (Sterns/Harmonia Mundi)

Urgent Jumping! - East African Musiki Wa Dansi Classics 1972 - 1982  (Sterns/Harmonia Mundi)

Le Dj londonien John Armstrong nous présente Urgent Jumping!, une collection de 27 perles rares et de pépites classiques des années 70, issues d'une Afrique de l'Est effervescente, décomplexée et libérée. Si l'Ouest rayonnait avec l'afrobeat nigérian et le blues du désert malien, le Kenya, la Zambie, le Zaïr et la Tanzanie n'étaient pas en reste avec leurs rythmes endiablés et métisses. Nairobi était alors le point chaud de toute cette culture émergente, forgeant son identité sur un mélange festif de musiques traditionnelles (comme les benga, chakacha, kitoto et autres zilipendwa), afro-caribéennes (rumba, mambo, salsa...) et afro-américaines (soul, rock).

La compilation paraîtra le 4 Novembre prochain chez Sterns et sera disponible sur un double album.
Elle complètera très bien la série African Pearls parue chez Syllart Production.

 

jeudi 8 septembre 2016

Kenya Special : Volume Two (Selected East African recordings from the 1970's & 80's) (Soundway Records)

Kenya Special : Volume Two (Selected East African recordings from the 1970's & 80's) (Soundway Records)

Poursuivant sa promotion de la musique kenyane, le label Soundway nous présente le second volume de sa série Kenya Special, dont le premier volet paraissait en 2013.A l'instar de Strut ou Mr Bongo, il va dénicher ses perles rares dans les archives de collections privées pour nous les faire découvrir en format digital ou ré-éditées sur vinyl et cd. Les 17 titres de l'album expriment les influences majeures qui ont façonné une partie de la culture kényane dans les années 70 et 80. Empruntant aux musiques étrangères, les artistes de l'époque ont fusionné les genres mixant la soul, le funk et le rock nord-américain aux folklores locaux ou limitrophes benga, highlife et autre rumba swahili, brisant les règles et façonnant une afro-pop singulière et festive dominée par les guitares électriques.

mercredi 13 juillet 2016

Fania - A Legendary Salsa Album (Fania/Wagram Music)

Fania - A Legendary Salsa Album (Fania/Wagram Music)
(Disponible en digipack et vinyle le 26 août 2016)

La légendaire maison de disques cubaine Fania s'apprête à nous offrir en version remastérisée 7 albums mythiques extraits de son précieux catalogue regroupant depuis sa création en 1964 les artistes les plus emblématiques de la salsa.

Parmi cette collection figure l'un des disques les plus importants de la carrière de la "Reine de la Rumba" Célia Cruz, il s'agit du disque d'or Célia & Johnny, fruit de sa collaboration en 1974 avec le flutiste, percussionniste et chanteur dominicain Johnny Pacheco, également co-fondateur du label avec le business man Jerry Masucci. Ensemble ils interprétèrent 10 titres qui resteront des succès intemporels dont le hit "Quimbara", qui allie subtilement le groove incomparable de Pacheco au charme et à la voix inimitable de la diva.

Fania réédite aussi l'opus magistral du percussionniste virtuose Ray Barretto intitulé Indestructible. Datant de 1973 il marque la renaissance d'un artiste qui débuta sa carrière dans le jazz (ou plus précisément le cubop : mélange de bebop et de rythmes afro-cubains) et le rhythm and blues, en côtoyant Charlie Parker, Herbie Mann ou Gene Hammons. Dans cet effort, le jazzman devient salsero et accouche d'une œuvre ouverte et éclectique, accueillant aussi bien le swing et le jazz de ses premières amours que les rythmes africains. Il en résulte une salsa puissante, dansante et sophistiquée qui contribua à faire de Ray un artiste majeur de la musique tropicale.


L'aura du tromboniste Willie Colon, qui révolutionna la salsa avec son fidèle acolyte le chanteur Hector Lavoe et, est célébrée par son Casa Nuestra paru initialement en 1969.  Il y aborde des thèmes sensibles dont celui de la criminalité à travers les rythmes du boléro, du son, de la bomba caribéenne entre autres influences pluriculturelles (Afrique, Brésil…)…

La Fania All Stars est l'orchestre qui réunie les meilleurs musiciens et chanteurs de la maison de disques que l'on considère comme la "Motown de la Salsa", en 1975 il donne un concert inoubliable au Yankee Stadium de New-York qui sera immortalisé et gravé en 2 volumes. Fania All Stars Live At Yankee Stadium est le premier enregistrement de musique latine à rentrer en 2004 dans le classement des 50 albums les plus importants du 20ième siècle (Library Of Congress). Y ont participé Célia Cruz, Hector Lavoe, Ray Barretto, Willie Colon, Ismael Miranda ou encore Justo Betancourt

"El Cantante de los Cantantes" Hector Lavoe, chanteur iconique à la voix perchée et au talent d'improvisation exceptionnel s'est illustré très tôt dans la formation de Willie Colon, qui continuera à produire ses disques même après la séparation du groupe. C'est ainsi qu'en 1975 paraît La Voz qui remporte un succès immédiat, imposant Hector comme le meilleur chanteur de salsa de tous les temps.

L'illustre pianiste Eddie Palmeri (architecte d'une salsa progressive) délivre en 1971 avec son immense Vamonos Pa'l Monte un hymne à la liberté porté par une salsa engagée et novatrice teintée d'éléments de jazz. Il y célèbre la musique afro-cubaine à travers des orchestrations non conventionnelles où cohabitent un sax bariton, un orgue et un piano électrique… Là encore il s'agit d'un brulot engagé contre la pauvreté et l'injustice

Autant dire que ces 7 volumes sont absolument incontournables!

jeudi 12 mai 2016

Sam Mangwana - Galo Negro (Grounded Music/Socadisc)


Sam Mangwana - Galo Negro (Grounded Music/Socadisc)

L'une des plus belles voix de la rumba congolaise, le chanteur angolais Sam Mangwana dit 'Le Petit Django Reinhardt', voit l'un de ses plus beaux disques Galo Negro être réédité grâce à l'entremise de Grounded Music. Pour la petite histoire, le projet naquit à Paris en 1996 sous l'impulsion de Cyril Dohar des Editions Levallois et du guitariste/producteur Nkouka Batenda. Un an plus tard, entouré de vieux complices (dont le guitariste Nedule Montswet dit Papa Noel R.I.P.) et d'une belle brochette de musiciens panafricains, débutent les enregistrements sous la direction détendue de Christian Pollini (Papa Wemba, Alpha Blondy). Y sont invités Murray Head sur le langoureux "Manjani" aux couleurs sud-africaines et Nilda Fernandez sur la ballade folk aux airs de morna frenchy "La Sentence" (brulot adressé à l'ONU soulignant son incompétence à régler les problèmes du Tiers Monde). Paru en Février 1998, le disque reçoit un accueil chaleureux qui le propulsera jusqu'aux USA grâce à Dan Storper et son célèbre label Putumayo. Sam y interprète des textes engagés (contre la corruption, la violence, la xénophobie…) en français, swahili, anglais, portugais, kikongo ou lingala sur des mélodies inspirées des traditions de la République Démocratique Congo, du Cap Vert ou de l'Angola. Voyageur cosmopolite, il les pare de sonorités afro-caribéennes et afro-cubaines, tissant ainsi avec une élégance chaloupée et nonchalante des liens solides et évidents entre les continents bordant l'Océan Atlantique, le berceau de l'humanité d'un côté et le nouveau monde de l'autre. Il est le digne représentant de ces rythmes importés d'Afrique vers les Amériques qui reviennent à leur point d'origine pour repartir une nouvelle fois vers la mer des Caraïbes…

Cette réédition est enrichie du duo avec Nilda et de 6 inédits enregistrés par le bassiste français Vincent Hamamdjian.

mardi 10 mai 2016

Family Atlantica - Cosmic Unity (Soundway Records)


Family Atlantica - Cosmic Unity (Soundway Records)


Originaire de Londres, la formation ethno jazz/funk Family Atlantica nous présente chez Soundway Records son second opus baptisé Cosmic Unity. Remarqué par les Djs Gilles Peterson et Hugo Mendez lors de la parution d'un premier album éponyme en 2013, le groupe allie la voix puissante et racée de la chanteuse traditionnelle vénézuélienne Luzmira Zerpa (adoubée par Manu Chao) et les arrangements afro/tropico cosmiques de son compagnon, le producteur multi-instrumentiste Jack Yglesias (bongos, flûte,...).

Membre du fameux The Heliocentrics, qui a notamment collaboré avec le maître Mulatu Astaké dans Inspiration Information en 2009, Jack est passé par l'excellent Quantic Live Band de Will Holland avant de se concentrer sur ce projet transatlantique réunissant autour de la diva le percussionniste nigérian Kwame "Natural Power" Crentsil et le guitariste Adrian Owusu.

Renforcée par une section cuivre explosive, composée du saxophoniste alto Marshall Allen (leader du Sun Ra Arkestra affichant tout de même 91 printemps au compteur) et du saxophoniste ténor Orlando Julius (jeune nigérian septuagénaire, pionnier de l'afrobeat), la Family Atlantica affiche un tas d'influences, empruntant autant au highlife ghanéen qu'à la tradition nordestine du baiao brésilien, en passant par le blues éthiopien, le steel drum caribéen, la rumba cubaine, le calypso, le jazz fusion ou la tornada et le tambor vénézuéliens… Le tout baignant dans une mixture épicée parcourue de sonorités psychédéliques intergalactiques. Une diversité qui se reflète dans les textes engagés que Luzmira interprète en anglais, yoruba, espagnol et portugais.

A découvrir d'urgence!

lundi 27 juillet 2015

Amara Touré - 1973 – 1980 (Analog Africa/Differ-Ant)


Amara Touré - 1973 – 1980 (Analog Africa/Differ-Ant)

Grâce à l’entremise du label Analog Africa basé à Frankfort et spécialisé dans les sonorités afro-latines, nous redécouvrons l’un des piliers de la musique sénégalaise moderne, le chanteur/percussionniste guinéen Amara Touré. Artiste énigmatique disparu des écrans radars depuis le début des années 1980, il sort de l’oubli par le biais d’une sublime compilation de 10 titres parus originellement entre 1973 et 1980. Cette dernière rassemble deux de ses projets, celui du Star Band de Dakar, avec qui il enregistra 6 singles au milieu des années 70 au Sénégal, et celui de l’Orchestre Massako du Gabon qui l’accompagna en 1980 dans un LP mythique. Fusionnant les folklores ouest africains aux rythmes chaloupés et torrides des Caraïbes, Amara chante dans son dialecte mandingue des airs de rumba aux mélodies touchantes et sensuelles qui dégagent encore aujourd’hui un charme imparable !

vendredi 15 mai 2015

Alune Wade & Harold Lopez-Nussa - Havana-Paris-Dakar (World Village/Harmonia Mundi)

Alune Wade & Harold Lopez-Nussa - Havana-Paris-Dakar (World Village/Harmonia Mundi)



Lorsque que deux prodiges se rencontrent échangent et partagent leur amour pour leur culture respective, le résultat ne peut qu’être enthousiasmant. Dans le projet world jazz Havana-Paris-Dakar, à paraître chez World Village, la magie opère naturellement autour du jazz et d’un feeling humain puis musical rapprochant l’Afrique de l’Amérique latine, les rythmes du cha cha cha, de la rumba et de la salsa cubaines à ceux de la morna cap-verdienne ou du chaabi magrébin entre autres influences sénégalaises, maliennes ou camerounaises.  

Ainsi, après le live AtHome, qui rassemblait la diva malienne Fatoumata Diawara et le pianiste de la Havane Roberto Fonseca, nous découvrons une nouvelle œuvre fusionnant l’héritage des deux continents, où le bassiste nomade et chanteur sénégalais Alune Wade a franchi l’Atlantique pour rejoindre le jeune virtuose du piano cubain, Harold Lopez-Nussa.

Présent sur le dernier Afrodeezia de Marcus Miller avec sa voix cristalline et délicate (suivant les pas tracés par les immenses Salif Keita et Lokua Kenza), Alune est aussi agile au chant que sophistiqué à la guitare-basse, sa grâce et la douceur de son jeu nous nous font forcément penser à son aîné camerounais Richard Bona. Son parcours et son talent le mènent à seulement 18 ans dans l’orchestre d’Ismael Lô puis d'Oumou Sangaré et plus tard dans le studio d’enregistrement de Youssou N’Dour... Il est aujourd'hui installé à Paris.

Harold Lopez-Nussa, auteur du splendid New Day paru en 2013, est issu d'une grande famille de musiciens, il mène de front piano jazz, musique classique et traditions caribéennes, s'appropriant subtilement les répertoires de Maurice Ravel, Keith Jarrett ou Wayne Shorter, accompagnant sur scène la chanteuse Omara Portuondo ou parcourant le monde en égrenant ses propres compositions dans les plus prestigieux festivals (Montreux, Montréal, Sète...)
C'est en Allemagne que les deux hommes se rencontrent presque par accident, Alune remplace le bassiste d'Harold pour un concert donné dans un club en Avril 2012, l'alchimie est telle que naît l'envie d'aller plus loin. Tous deux ont été impressionnés et largement influencés par la fusion des genres qu’ont initié les jazzmen légendaires des 70’s et des 80’s tels que Joe Zawinul ou Herbie Hancock.

À leur tour ils élaborent un métissage scintillant et fédérateur des styles, rendant ainsi hommage aux racines africaines de la musique cubaine. Le tandem, enregistrant l'album à Cuba en décembre 2012, réinterprète une série de standards empruntés aussi bien au gambien leader de la scène salsa de Dakar Labah Sosseh (Aminata), qu'à l'héroïne aux pieds nus de Sao Vicente Cesaria Evora (Petit Pays), en passant par le succès immortalisé par un des chantres de la scène raï Rachid Taha (Yarahya) ou encore par une perle mandingue extraite de l'œuvre du griot malien Salif Keita (Seydou).

Ces titres, accompagnés des compositions inédites d'Alune (Sagô, Salimata, Dom), d'Harold (Nussa Solo) ou de son frère le batteur/percussionniste Ruy Adrian Lopez-Nussa (Guajira) sont tous une invitation à la danse et à la fête, à l'instar du sublime hymne à la liberté Ayé Africa de Manu Dibango trait d'union idéal entre l'île des Antilles et la terre-mère.

À noter qu'autour de nos deux leaders se sont greffés des artistes hors paires, une garde rapprochée composée de Ruy à la batterie, Adel Gonzalez aux percussions et Reinaldo Melian à la trompette, puis d'invités prestigieux comme les chœurs de l'Orquesta Aragon, les guitaristes Hervé Samb et Amen Viena ou la chanteuse cap-verdienne Sara Tavares. 

Les arrangements de Havana-Paris-Dakar servent un dessein plus que respectable, celui de d'afficher un sourire radieux à ses auditeurs conquis par la découverte d'une Afrique colorée de 'cubanité' et de latin jazz...

 

lundi 6 avril 2015

Daymé Arocena – The Havana Sessions (Havana Cultura/Brownswood Recordings)


Daymé Arocena – The Havana Sessions (Havana Cultura/Brownswood Recordings)

L e dénicheur de perles rares et de nouveaux talents Gilles Peterson nous revient via son projet The Havana Cultura, avec un sublime EP de 4 titres nous présentant une toute jeune chanteuse cubaine nommée Daymé Arocena. Véritable révélation d’à peine 22 ans, elle impressionne dès son premier tour de chant grâce à une voix puissante et précise, gorgée d’un groove R&B éblouissant, d’une maîtrise vocale digne des divas historiques du jazz et d’une énergie latine puisée dans les traditions afro-cubaines du boléro et de la salsa. L’écouter donne l’impression d’avoir en face de soi un chœur formé de Gregory Porter et Concha Buika, une association parfaite de passion, de soul, de vécu et de métier !

Fraichement signé sur le label du DJ/producteur anglais Brownswood Recordings, la jeune artiste a fait parti du projet Havana Cultura Mix en Mai 2014. Ce dernier consistait à inviter plusieurs producteurs émergeants de musique électronique à la Havane et établir ainsi des collaborations avec les musiciens locaux (on se souvient notamment de l’ouvrage Mala In Cuba du fondateur du dubstep, réalisé en 2012 lors de l’édition Havana Cultura – The Search Of…). 
Après 3 featurings dans la compilation et une prestation live lors du lancement du disque à Londres, il est apparu logique et souhaitable qu’elle enregistre son propre album !

Son génie s'écoute d’emblée sur le vibrant Drama, ouverture resplendissante de ce Havana Cultura Sessions, qui démarre comme une complainte délicate et intimiste interprétée par Daymé et le pianiste Rob Mitchell, mais qui se pare très vite d’un groove enivrant mis en scène par les percussions d’Oli Savill, Simbad et Maître Samsou, ainsi que par la ligne de contrebasse de Neil Charles.

La jeune prodige à la carrure de Jill Scott, immense héroïne de la scène néo soul U.S., opère une fusion majestueuse des musiques jazz et caribéennes ancrées dans un héritage africain vivace et sauvegardé, notamment grâce à la religion Santeria et ses rythmes de transe. Cet héritage est d’ailleurs marquant dans le jeu des percussions du titre Cry Me A River, reprise étonnante du standard immortalisé par Ella Fitzgerald.

Ce morceau est un des classiques du jazz les plus joués mais ici, il nous est livré dans une version magique et dépouillée, à la croisée du chant gospel et de l’incantation chamanique. Quinto et Matador jouent les claves, chékérés et autres tres-dos tandis que Dagoberto Arocena et Yosvani Diaz l’accompagnent au chœur.

Dans Sin Empezar, Daymé se met au piano et entame une merveilleuse ballade aux reflets mélancoliques servis par la trompette au son feutré de Yelfris Valdes. Le culte qu’elle voue à feu Whitney Houston s’y manifeste alors pleinement, mâtinant son jazz d’une sensualité R&B touchante.

Avec ses rythmes chaloupés et son invitation à la danse dignes de la grande Célia Cruz, El Ruso demeure le titre le plus ‘cubain’ de cet EP qui annonce un album Nueva Era des plus intéressants de ce début d’année. Les talents d’interprète et de compositeur de Daymé confirment une fois de plus que Gilles Peterson a vu juste en la plaçant sous l’aile bienfaitrice de Brownswood Recordings, comme il le fît par le passé pour José James, Ben Westbeech, Zara McFarlane ou les japonais de Soil & ‘’Pimp’’ Sessions.

lundi 9 mars 2015

Yilian Canizares – Invocacion (Naïve)



Yilian Canizares – Invocacion (Naïve)

La toute jeune violoniste et chanteuse installée en Suisse Yilian Canizares nous présente son second opus intitulé Invocacion. Originaire de la Havane, elle allie avec fougue et passion les folklores afro-cubains au jazz moderne, y intégrant quelques accents de musique classique et des éléments de la culture Yoruba. Elle élabore au violon un swing dont le lyrisme nous ramène irrémédiablement vers celui de notre modèle absolu Stéphane Grapelli, un petit faible pour la France qu’elle manifeste d’ailleurs en reprenant un air immortalisé par Edith Piaf, Non Je Ne Regrette Rien. Sa voix puissante et délicate à la fois, effleure de sublimes ballades aériennes et ensorceleuses comme Breoni Abebe Osun et Toi Mon Amour ou accompagne les ambiances brulantes aux rythmes plus soutenus de titres comme Mapucha ou Laïla, dans lequel ses vocalises prennent la forme d’un scat presque guerrier doublé par un jeu virtuose et incisif au violon. Entourée de ses trois comparses - Daniel Stawinski au piano, David Brito à la basse et contrebasse, Cyril Regamey à la batterie et aux percussions - avec qui elle partage la scène et les studios, Yilian forme le quartet Ochumare (du nom de Ochun, orisha des eaux et rivières, déesse de la beauté dans la santeria) qu’elle agrémente en toute fin d’Invocacion, par l’invitation de la poétesse à la vibe hip-hop/jazz Akua Naru, sur un Iya Mi envoutant teinté d’un groove urbain auréolé de volutes caribéennes.

Belle découverte !


lundi 9 février 2015

Xiomara Laugart - Tears And Rumba (Chesky Records)


Xiomara Laugart - Tears And Rumba (Chesky Records)

La chanteuse cubaine Xiomara Laugart fait partie de cette diaspora exilée aux US qui partage et fait vivre la culture musicale d’une ile qui s’apprête enfin à sortir de plus de 50 ans d’embargo. Respectée pour sa maîtrise du répertoire classique de Cuba - guajira, son, rumba -  et de la nueva trova (chansons engagées des années 50 et 60), la diva a décidé pour son dernier Tears And Rumba de rendre hommage à l’âge d’or de la musique poético-romantique cubaine des années 20 et 30 - la trova - avec des reprises incontournables de pionniers tels que Maria Teresa Vera et Miguel Matamoros. Etonnamment ressemblante à celle de son aînée CeliaCruz, la voix de Xiomara, authentique et vibrante, nous accompagne durant 12 titres sensuels sur des rythmes enivrants de la rumba afro-cubaine, combinant les traditions ouest africaines, caribéennes et européennes.