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vendredi 29 juin 2018

François Bernat Quartet - Hommage à la musique de Miles Davis

François Bernat Quartet - Hommage à la musique de Miles Davis

Les monstres sacrés qu'ont été des pionniers du jazz moderne comme Charlie Parker, Thelonious Monk ou John Coltrane sont une source intarissable d'inspiration pour tout artiste voulant revenir aux fondamentaux d'un genre musical qui n'en finit plus de s'enrichir, d'évoluer et de changer de forme au gré de métissages et d'expérimentations.
Le contrebassiste français François Bernat a eu ce besoin, presque impérieux, de se replonger dans le répertoire d'un de ces visionnaires. Élevé au rang de star, le trompettiste génial Miles Davis a plusieurs fois révolutionné la musique noire américaine tout au long d'une carrière. Ayant été l'un des musiciens qu'il a le plus écouté au cours de son apprentissage, lui rendre hommage s'imposait alors comme une évidence, une obligation même au regard d'un héritage si précieux.

Mais alors, quels morceaux choisir dans cette impressionnante discographie? Sur quelle période s'attarder parmi ses phases be-bop, cool jazz, hard bop, third stream, fusion ou électrique...?
François Bernat a retenu des thèmes datant de son époque acoustique et s'étalant du milieu des années 50 à la fin des années 60. Ils sont extraits d'albums mythiques tels que 'Round About Midnight, Miles Ahead, Bag's Groove, Birth of The Cool (1957), Milestones (1958), Kind Of Blue (1959), E.S.P. (1965) et Nefertiti (1967).
Entouré d'un casting de haut vol formé de Frédéric Borey au saxophone ténor, Antonio Pino à la guitare, Olivier Robin à la batterie, le contrebassiste sublime ces compositions intemporelles écrites par les prestigieux Herbie Hancock ("Madness"Wayne Shorter ("Iris"), et bien sûr par le Picasso du Jazz en personne ("Milestones" et "Deception"). Le quartet reprend également des standards que Miles a réalisé en collaboration avec ses complices Gil Evans et Bill Evans : "Boplicity", "Miles Ahead" et "Blue In Green".

Le disque Hommage à la musique de Miles Davis sonne formidablement bien, enregistré en studio dans les conditions d'un live, il exprime et célèbre comme il se doit la magie d'un sorcier du jazz. S'en dégage une énergie et une chaleur redoutablement fédératrices, ou élégance, justesse et plaisir de jeu immergent l'auditeur dans l'univers singulier d'un esthète à part et avance sur son temps.
Nous noterons la participation de l'excellent Yoann Loustalot, présent sur trois titres de l'opus. Trompettiste infatigable qui enchaîne les projets dont Aérophone, Lucky Dog ou encore le tout récent Old and New Songs...


lundi 7 mai 2018

Pierre Marcus - Pyrodance (Jazz Family/Socadisc)

Pierre Marcus - Pyrodance (Jazz Family/Socadisc)

C'est dans le sud de la France que le contrebassiste Pierre Marcus a fait ses armes sous la direction des piliers du Conservatoire de Nice, le trompettiste François Chassagnite (RIP) et le saxophoniste Jean-Marc Baccarini. Le 27 Avril dernier, sur Jazz Family, il publiait son second opus Pyrodance, entouré du saxophoniste Baptiste Herbin (alto & soprano), du pianiste Fred Perreard et du batteur Thomas Delor, casting déjà présent sur le précédent Longue Attente, paru en 2015, après l'obtention de son diplôme de fin d'étude. Artisan d'un groove généreux ("Mestre Dana") et d'un swing élégant, le compositeur discret nous dévoile 10 titres vibrants et accrocheurs, dont 9 sont signés de son sceau; "317 East 32 NB Street" étant une reprise de l'immense Lennie Tristano, où brille une walking bass hypnotique. Il alterne savamment des airs de ballades nocturnes comme les tendres "Luboff" ou "Papillon Bungalow" et des tempo plus soutenus telles que l'ouverture trépidante "Berthé Futé" ou la clôture "Pyrodance" qui a donné son nom au disque, un hommage à l'une des principales influences de Pierre, le pianiste Thelonious Monk. Se référant à la grande tradition du jazz, be-bop et hard bop en tête, Pyrodance exprime sa singularité dans un interplay gorgé de chaleur et de générosité, en effet, le quartet, rejoint à deux occasions par le saxophoniste cubain Irving Acao (ténor), irradie l'auditeur de vibrations acoustiques positives et fédératrices.

jeudi 1 mars 2018

Daniel Erdmann, Christophe Marguet Featuring Henri Texier & Claude Tchamitchian - Three Roads Home (Das Kapital Records/L'Autre Distribution)

Daniel Erdmann, Christophe Marguet Featuring Henri Texier & Claude Tchamitchian - Three Roads Home (Das Kapital Records/L'Autre Distribution)

Le saxophoniste allemand Daniel Erdmann, co-fondateur avec Edward Perraud et Hasse Poulsen de la formation Das Kapital, nous présente en collaboration avec son complice le batteur Christophe Marguet - également à affiche du récent For Travellers Only avec Sébastien Texier - un nouveau projet baptisé Three Roads Home, élaboré en partenariat avec deux invités de marque : les contrebassistes Claude Tchamitchian et Henri Texier - ce dernier sortant à peine des studios pour l'enregistrement de son dernier opus, Sand Woman.
Three Roads Home s'inscrit dans la continuité de leur précédent travail en duo Together, Together! paru en 2013. Il est conçu autour de 2 trios sax/contrebasse/batterie distincts, et un quartet sax/2 contrebasses/batterie.
Reflétant un jazz libre et sophistiqué, il aligne des sensibilités, des manières de jouer et d'improviser qui s'affirment, coexistent et interagissent, tout en se pliant aux exigences mélodiques et rythmiques des 12 compositions de l'opus. Ces dernières, écrites en majorité par notre tandem de leaders, forment un recueil qui bouscule l'auditeur au premier abord, créant sans cesse la surprise en lui offrant ici des moments suspendus absolument envoutants, comme peut en témoigner l'ouverture à la chaleur latine "A n'importe quel prix", et là, des rythmiques au swing plus soutenu, comme l'urgent "Ornette". Ailleurs, ce même auditeur est semé dans quelques entrelacs free"Summer Colour" laisse hurler un saxophone incisif et pleurer une contrebasse déchirante, battue par un martèlement vigoureux.
Un thème n'échappera pas aux afficionados d'Henri Texier, "Don't buy ivory anymore" (extrait de l'album An Indian's Week sorti en 1996) impose en effet sa mélodie accrocheuse et hypnotique, laissant s'exprimer une batterie vibrante et tribale aux allures de tambours du Burundi.

"A n'importe quel prix" en écoute ICI

mardi 10 janvier 2017

Roberto Occhipinti - Stabilimento (Melodica Music)

Roberto Occhipinti - Stabilimento (Melodica Music)

Le producteur Roberto Occhipinti, reconnu comme l'un des meilleurs contrebassistes canadiens s'exprimant aussi bien dans le répertoire jazz que dans la musique classique, nous présente son album Stabilimento, paru le 01 Novembre 2016 sur son propre label Melodica Music. Parmi les 9 titres aux saveurs cuivrées de l'opus, 6 sont des compositions de l'artiste enregistrées en quartet ou en nonet augmenté d'ensembles à de cordes.
Au travers d'elles il mêle à son jazz classique aux orchestrations luxueuses et souvent flamboyantes ("Tinacria"), les sonorités world issues d'Amérique latine et d'Afrique du Nord ("Tuareg", "Que Bolla", "Markato"), l'écriture de Beethoven et la sensibilité de John Coltrane ("Opus 132"), sans oublier la fusion de Zawinul ("Stabilimento") et l'audace de Charles Mingus...
Les 3 autres morceaux du disque marquent la richesse du jeu et des influences d'un compositeur et arrangeur versatileRoberto s'y illustre en effet dans une veine plus smooth et cool jazz : "Penelope" de l'immortel Wayne Shorter"Dom de Illudir" du brésilien Caetano Veloso et "Another Star" de l'immense Stevie Wonder.
Un grand plaisir d'écoute !

mardi 6 décembre 2016

Jobic Le Masson Trio + Steve Potts - Song (Enja Records/L'Autre Distribution)

Jobic Le Masson Trio + Steve Potts - Song (Enja Records/L'Autre Distribution)

Le très prestigieux label Enja publie le second opus baptisé Song du trio jazz de Jobic Le Masson, pianiste et compositeur émérite entouré de ses fidèles acolytes Peter Giron à la contrebasse et John Betsch à la batterie. Augmenté de l'impressionnant saxophoniste Steve Potts, le projet bien rodé exprime au travers de ses 11 titres, un jazz élégant, jouissif et profond, parcouru d'influences cool, be-bop et free, saluant au passage le génie des maîtres du genre T. Monk, D. Ellington, C. Taylor, M. Waldron et Steve Lacy, ainsi que l'héritage de l'immense précurseur E. Satie.

Rare et précieux, le pianiste remportait un franc succès en 2008 avec son premier Hill. L'étroite complicité nouée au fil des années avec ses musiciens lui font accoucher d'un nouveau projet tout aussi captivant où il signe 6 compositions. 3 autres sont écrites par l'invité Steve, Peter et John en ont une chacun à leur actif. Ces 4 individualités, ces 4 solistes forment un ensemble cohérent et soudé, à l'entente parfaite et réactive. Leurs thèmes sont accrocheurs, tant leur évidente musicalité s'inscrit d'emblée dans les esprits. Ils font de Song un disque au charme indéniable et accessible.