mardi 13 juin 2017

Gal Costa - India (Mr Bongo)

Gal Costa - India (Mr Bongo)


La divine Gal Costa est l'une des plus grandes voix que la Brésil n'ait jamais porté. Figure emblématique de la musique populaire brésilienne (MPB), elle a fait parti dès le début des années 60 de ces immenses artistes qui ont véritablement contribué à faire rayonner la scène carioca de par le monde. Proche de Caetano Veloso et de sa sœur Maria Bethania, de Paulinho da Viola, Gilberto Gil et Joao Gilberto, elle a publié en près d'un demi siècle de carrière, une trentaine d'albums studio enregistrés avec les meilleurs musiciens du pays, Arthur Verocai, Dominguinhos, Rogerio Duprat et Tenorio Jr. en sont quelques illustres exemples. Sa voix cristalline et captivante a toujours su séduire un auditoire qui l'a soutenu et suivi dans toutes ses périodes stylistiques.

Mr Bongo réédite aujourd'hui un disque emblématique que la diva publiait initialement en 1973, il s'agit de India, chef d'oeuvre absolu composé de 9 titres écrits notamment par ses acolytes de toujours, Gilberto Gil (également présent aux guitares ainsi qu'à la direction artistique) et Caetano Veloso, mais aussi Luiz Melodia et Antonio Carlos Jobim. En studio, se sont retrouvés à ses côtés les excellents instrumentistes Roberto Menescal, Toninho Horta, Chico Batera, Roberto Silva, Luiz Alves ou encore Wagner Tiso, qui ont élaboré des ambiances envoutantes, influencées ici par le tropicalia et là, par les folklores nordestins. Les arrangements de ces chansons radieuses et souvent romantiques, traversées de touches jazz, bossa-novafunk et folk, figurent parmi les plus luxueux, sophistiqués et complexes que la chanteuse ait eu à dompter. Ils font incontestablement d'India le disque le plus singulier du répertoire de Gal Costa. Pourtant, la critique de l'époque passa quasiment à côté, ne se focalisant que sur un seul titre, celui de Tom Jobim"Desafinado".

On notera qu'à sa sortie initiale, l'effort fut immédiatement censuré par la dictature militaire, sa pochette ayant été jugée trop sulfureuse au goût du pouvoir liberticide maintenu en place au Brésil entre 1964 et 1985!


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