mardi 30 juin 2015

DâM Funk - Invite The Light (Stones Throw Records/Differ-Ant)


DâM Funk - Invite The Light (Stones Throw Records/Differ-Ant)

Le messie du modern funk, DâM Funk aka Damon G. Riddick, n’aura pas tardé à refaire parler de lui après son excellente collaboration avec le prince du G-Funk, Snoop Dogg en 2013, sur l’album 7 Days Of Funk, qui nous replongeait dans les sonorités West Coast des 90’s. Il nous offre en téléchargement gratuit un EP de 4 titres baptisé STFU, plantant un décor instrumental nous rendant nostalgique du gangsta rap classieux de Warren G et Nate Dogg (RIP) dans Regulate.

 
 
 
Snoop & DâM FUNK
Le producteur californien annonce ainsi l’imminence de la sortie de son nouveau long format intitulé Invite The Light, à paraître début septembre 2015 et dans le lequel il invite une pléiade d’artistes incarnant l’essence même du hip-hop et du funk d’hier et d’aujourd’hui. On note bien sûr la présence de Snoopzilla, mais aussi celle de l’immense rappeur new-yorkais Q-Tip (Tribe Called Quest), du mythique Junie Morrisson (The Ohio Players, P-Funk, Funkadelic), de la légende Leon Sylvers III (The Sylvers), de la chanteuse électro Nite Jewel, du surprenant Ariel Pink, du bassiste Flea (Red Hot Chili Peppers) ou encore du beatmaker natif de Los Angeles Computer Jay et de la chanteuse emblématique Jody Watley (Shalamar)…

D’habitude assez rare, Dâm-Funk était fin Mai 2015 en tournée US avec une de ses idoles, le rocker Todd Rundgren et Il est prévu qu’il contribue à un documentaire nommé Finding The Funk (si la campagne de financement via Kickstarter aboutit) dirigé par le tandem Nelson George/Arthur Baker et qui raconte la genèse du funk. Il serait narré par ?ueslove (The Roots) et inclurait les participations de Nile Rodgers, Bootsy Collins, D’Angelo, Peanut Butter Wolf (boss de Stone Throw), Mike D (Beastie Boys), Bernie Worrell et Sheila E. Personnellement j’ai hâte !


Nite Jewel & DâM FUNK
Mais revenons à notre objet d’étude, Invite The Light nous offre donc une musique sur laquelle le temps n’a plus aucune emprise, le funk est mort à la fin des années 80 mais n’a jamais été aussi vivant, il continue d’évoluer au travers du hip-hop et son art du sampling ou bien des scènes modern funk/future funk/electro funk dont notre serviteur est l’un des acteurs majeurs. N’acceptant aucun compromis, « son approche musicale est pure » comme le précise Nite Jewel, peu importe si elle ne lui remplie pas les poches grassement tant que la reconnaissance et l’intégrité sont là !

Dâm-Funk, qui a commencé sa carrière comme batteur dans une formation jazz de Pasedena, a pensé ce second album studio comme un disque estival gorgé de lumière, de légèreté et de sensualité, mais aussi et surtout de larmes et de sourires, qui d’après lui sont des composants essentiels du funk. Il l’a écrit avec les tripes et enregistré dans l’intimité d’une chambre avec un pc portable et quelques claviers aux accents vintage, puis a accordé une place significative aux voix, plus présentes que dans ses précédents travaux, l’idée de raconter une histoire et d’écrire une chanson l’a séduit.


DâM FUNK
L’Ambassadeur du Boogie Funk de Los Angeles est clairement orienté vers une esthétique à la D-Train ou Earth Wind & Fire, avec des orchestrations sophistiquées où les mélodies sont reines.

Si We Continue nous immerge dans le funk des 80’s avec son potentiel dancefloor contagieux, Somewhere, Someday nous fait prendre de la hauteur avec ses synthés aériens et son rythme plus lent et langoureux, sa ligne de basse ronflante et prédominante nous maintient cependant un pied sur la piste de danse.
Q-Tip

Q-tip dépose son flow si reconnaissable sur I’m Just Tryna’ Survive (In The Big City), on s’imagine alors longeant la côte au volant d’une Pontiac Grand Prix de 1970…

Surveillance Escape est plus tranchant et rapide, une sorte de psyché funk urgent et haletant.

Flea et Computer Jay collaborent ensuite sur un Floating On Air enivrant aux saccades breakbeat, suivi d’un HowUGon’Fu*kAroundAndChooseABusta ?DâM Funk prend des airs de Prince et George Clinton.

Le titre instrumental The Hunt & Murder Of Lucifer est suivi de It Didn’t Have 2 End This Way et Missing U, deux titres jumeaux où le producteur déploie ses talents au vocoder.

Ariel Pink & DâM FUNK
La pépite du disque est sans doute Acting, dans lequel Ariel Pink dévoile une présence presque fantomatique sur une prod. aux hit hats comme désynchronisés.

O.B.E (deuxième bijou du LP), son format maxi de 8 mn 29s et ses accents nu-disco nous mènent sur un sentier balisé jadis par le duo new-yorkais Metro Area, dont la moitié Storm Queen a le vent en poupe depuis son succès de 2010, Look Right Through.

Leon Sylvers III
 
Leon Sylvers III rejoint DâM dans un Glyde 2nyte aux saveurs R&B torrides, tandis que Snoop Dogg et Joi nous proposent un hymne à la décontraction et à l’apaisement avec Just Ease Your Mind From All Negativity, on imagine sans mal les nuages de fumée qui devaient planer dans le studio d’enregistrement…
 
 
Novena Carmel
Enfin, le très féminin Virtuous Progression, avec en guests les charmantes Nite Jewel, Jody Watley, Novena Carmel (fille de Sly Stone !!!), Jane Jupiter et Jimi James déborde forcément de sensualité et de douceur, jusqu’à ce que Scatin’ (toward The Light) (troisième trésor de l’opus) à la rythmique plus qu’explicite, clôt notre parcours dans l’univers passionnant de DâM Funk, grand défenseur du son old school. Il déclare d’ailleurs que « le funk est l’outsider de la black music, son bateau noir ».

DâM FUNK
Artiste visionnaire travaillant toujours dans l’émotion, il revendique son amour du funk comme un style de vie. Nous gratifiant de 3 bonus tracks portant le nombre des pistes à 20, ce passionné et généreux DâM Funk nous balance ses ondes positives sans nous faire quitter la réalité, on garde ainsi les pieds sur terre pour entamer quelques pas de danse et l’esprit serein mais alerte pour ne pas perdre le nord ni la valeur de la vie.






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